mercredi 11 février 2015

MAI 2015

Dessin Kathy


Les ados aiment avoir peur! donc flanquons nous la trouille! quand c'est du mythe,  c'est bon pour la santé!
La Cie Izidoria travaille sur l'exposition au Musée Dauphinois de Grenoble "Squelettes en question", voici le poème de Mathieu :
 
Laissez moi vous raconter une histoire hors du commun des mortels,
Vous verrez braves gens vous n'en croirez pas vos oreilles,
Tout commença par une banale et douce nuit d'été,
Le vent soufflait doucement à l'ombre du grand cloché,
Et quand les douze coups de minuits retentirent,
Alphonse décida qu'il était temps pour lui de sortir,
Il poussa la dalle de marbre qui recouvrait sa tombe,
Et il en sorti avec l’éclat majestueux d'une bombe.
Coiffé de son chapeau haut de forme, Alphonse déambulait,
Au milieu des sépultures, suivant les chemins des allées
Il dansait, chantait, comme s'il était le roi du cimetière,
Pour lui il ce monde n'était ni le Paradis, ni l'Enfer
Ressortir tous les soirs était pour lui délicieux plaisir,
Il pouvait à nouveau vivre, chanter et même rire
Mais la fête ce soir là fut de courte durée,
Le silence de la nuit fut par des pleurs déchiré.
Alphonse, intrigué, alla vite se cacher,
Derrière une tombe pour mieux observer
« Oh ma douce grand mère que j'aime tant,
Tu es partie si vite, que je n'ai point eu le temps,
De te dire au revoir, de te serrer dans mes bras,
Moi qui aurait tellement voulu...une dernière fois,
Pouvoir te dire combien je t'aimais et je t'aimerai,
J'espère que depuis là-haut tu vas me protéger »
C'était une jeune fille assise sur un banc,
Habillée de rouge et d'yeux étincelants,
Noyés sous une marée de sel à ses paupières,
Résultat normal de la perte d'un être cher,
Alphonse, ne pouvant la voir dans cet état,
Réfléchit quelques instants et décida,
Qu'il était de son devoir en temps que mort,
De consoler cette jeune fille avant l'aurore.
« Allons ma chère enfant, séchez moi ces larmes,
Laissez Alphonse le squelette porter ce drame,
Avec vous, et je peux vous assurez,
Que votre grand mère vous regarde d’où elle est,
Que même dans votre absence elle vous aime,
Sur sa tombe elle ne veut point de chrysanthème,
Elle demande juste de cultiver le souvenir,
Qu'elle avait de vous avant de partir »
« Merci beaucoup mon macabre ami,
De vouloir guérir mon cœur meurtri,
Mais si ma grand mère n'est plus avec moi,
Je ne vois dans ce monde que le trépas,
Ma douleur est telle qu'elle pourrit ma chair,
Je m'en vais la rejoindre là dans la terre,
Permettez moi de m'endormir dans vos bras,
Et de me réveiller six pieds plus bas »
Quand les rayons du soleil touchèrent le cloché,
Alphonse retourna dans sa tombe se coucher,
Il serra fort dans ses bras le petit corps froid,
Et se promit que plus jamais il ne la lâchera,
Après avoir avec lui, partagée son deuil,
Il la remercia en partageant sont cercueil,
Depuis cette nuit on ne vit plus le squelette,
Maintenant protecteur du corps d'une fillette.


Et celui de Juju :
 Alors que les corps périssent,
Seuls eux demeurent dans la réalité,
Alors que les âmes s'évanouissent,
Seuls eux témoignent de notre identité,
Fondations des corps,
Souvenirs des vivants,
Les squelettes n'oublient pas leur sort,
Tous nous rendre survivants.
(En espérant que ça vous plaise à tous)

l'AKuma Team